« J’espère que sur les dix ou douze lignes que les futurs manuels d’histoire réserveront à mon septennat, une ou deux seront consacrées à mes efforts pour améliorer la condition féminine. » Valéry Giscard d’Estaing lors d’un déjeuner avec des déléguées à la condition féminine en octobre 1974.
Si certaines avancées en faveur de la condition féminine ont lieu dans les années 1960, cela n’est pas suffisant pour Valéry Giscard d’Estaing. Certes, les femmes peuvent enfin exercer une profession sans l’autorisation de leur conjoint, ouvrir un compte bancaire personnel, mais il souhaite s’engager davantage en leur faveur. D’une autre génération que le général de Gaulle et Georges Pompidou, il est conscient de l’évolution des mentalités en cours au sein de la société française. L’émancipation des femmes est pour lui un sujet qu’il convient de traiter avec le plus grand sérieux.
Sa volonté d’aider les femmes est en adéquation avec son rêve de « société libérale avancée ». Il juge les inégalités entre les hommes et les femmes injustes, d’où la nécessité d’agir dessus. Cette idée est inspirée par son entourage familial. Enfant, il aime jouer avec ses trois sœurs et voue un culte à sa mère. L’influence des femmes sur sa trajectoire est indéniable. Peut-être souhaite-il reproduire à l’échelle d’une nation ce qu’il a eu la chance de connaître dans sa jeunesse ?
Loin d’être de l’opportunisme politique, Valéry Giscard d’Estaing risque de se couper d’une partie de l’électorat conservateur. Ce dernier ne voit pas d’un bon œil certaines mesures, telles que la dépénalisation de l’avortement.